Edito: UN NOËL PAS COMME LES AUTRES Newsletter n°30 – Décembre 2024

UN NOËL PAS COMME LES AUTRES

Le nom de Michel Magon ne vous dit sans doute rien. Il s’agit d’un adolescent accueilli au Valdocco de Turin en 1857, et dont Jean Bosco a écrit la biographie tant il avait été marqué par le parcours de cet
adolescent. Certes, il est beaucoup moins connu qu’un autre élève de Don Bosco, Dominique Savio que l’Église a reconnu comme saint. Mais Michel est sans doute une figure beaucoup plus marquante pour les jeunes de notre réseau DBAS.

Don Bosco l’a rencontré par hasard en octobre 1857, a

lors qu’il attendait son train en gare de Carmagnola, aux environs de Turin. Michel était le chef de bande le plus craint dans cette zone. Petit caïd de banlieue, il prit Don Bosco de haut lorsque celui-ci s’approcha de lui, alors qu’il était sans doute en train de préparer
quelque mauvais coup à l’égard des voyageurs qui allaient prochainement sortir de la gare. Nouer le dialogue avec cet adolescent fut difficile, tant il répondait avec insolence aux questions posées. Mais Don Bosco ne tarda pas à deviner, derrière les provocations de ce jeune, la souffrance d’un enfant orphelin de père et élevé par une mère seule dans des conditions précaires. Et Michel ne résista pas longtemps à la douceur du regard posé sur lui, auquel il n’était guère habitué tant il avait pour habitude de se faire craindre.

Lorsque le train arriva, il se précipita vers Don Bosco pour lui demander l’adresse de cette maison dans laquelle il accueillait des enfants de la rue. 15 jours plus tard, il débarquait avec fracas au Valdocco et devint rapidement un leader auprès de ses nouveaux camarades, grâce à son tempérament d’entraineur sur la cour de récréation. Il eut un peu plus de mal à tenir durant les heures de classe, mais s’accrocha et
devint un copain apprécié de tous.

Un groupe d’adolescents du collège salésien de la Navarre a monté une comédie musicale sur le thème de son parcours, intitulé « De la rue à la lumière, un adolescent en chemin ! » Ils la jouèrent dans la grande salle de théâtre des Becchi, lors de la dernière veillée du grand rassemblement de la famille salésienne à Turin

Une scène parti

culièrement émouvante fut celle du dernier Noël passé par Michel Magon auprès de ses camarades. C’était au chevet d’un enfant malade qu’il découvrit le vrai sens de cette fête : la naissance fragile de l’espérance au cœur d’un monde rongé par la souffrance. Et un étrange pressentiment lui dit,
ce 25 décembre 1858, qu’il s’agissait pour lui du dernier Noël qu’il fêterait sur cette terre. Tombé à son tour malade, il s’éteindra quelques semaines plus tard, donnant rendez-vous à tous ses camarades au Paradis !

Puisse la mémoire de Michel Magon éclairer cette fête de Noël, parfois si douloureusement vécue par les enfants qui, invités par aucun membre de leur famille, la passent dans leur MECS.

Puisse l’espérance de Noël ne jamais déserter les cœurs !

 

JM PETITCLERC

Coordinateur DBAS

 

Partage